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3 janvier 2015 à 10:03

LE SYNTHÉTIQUE, GAZON MAUDIT ?

Aujourd’hui et trois génération plus tard, les gazons synthétiques suscitent toujours autant de réflexions quand à leurs effets sur le jeu mais aussi sur les joueurs (blessures)

Avec l'arrivée d'une météo capricieuse, les terrains en herbe vont beaucoup souffrir, et l'alternative est de se tourner alors vers les terrains synthétiques...

Oui, mais voila, certains joueurs rechignent à évoluer sur cette surface, invoquant un risque de blessure accrue.

Vrai ou faux ? Tentative d'explication dans l'article ci dessous.

 

Ce qu'en pensent les joueurs ?


Selon une étude d'Elisabetta M. Zanetti réalisée par le biais d'un questionnaire portant sur la perception de joueurs de football de divisions amateures, le gazon artificiel est préféré à la surface naturelle sur presque tous les points, seul le risque de brulure sur les tacles glissés reste négatif. Le risque d'abrasion lié à cette surface est pour l'occasion l'un des aspects les plus critiqué des terrains synthétiques (Ekstrand and Nigg 1989).

Un deuxième point de vu négatif est relevé : la fatigue accumulée sur les terrains synthétiques. On note à travers les réponses des joueurs qu'ils se fatiguent plus vite durant les sessions sur sols artificiels, ce qui peut provenir de la qualité de la surface qui rend le jeu plus rapide que sur un terrain en herbe de qualité moyenne.

 

 

Terrains et blessures :

Le rapport blessures/terrains synthétiques est un sujet important dans le monde du football. 

Le laboratoire de biomécanique de l’École nationale supérieure des arts et métiers (Ensam), à Paris, vient pour la première fois de mettre en évidence les dangers potentiels de cette surface pour la santé des sportifs.

L’Ensam a comparé et testé trois surfaces de jeu différentes, sous lesquelles étaient placés des capteurs de charge : une pelouse naturelle, une synthétique de troisième génération (homologuée par la Fédération internationale) et une pelouse hybride, mélange de substrat synthétique et de gazon naturel.

Une différence significative a été perçue lors des chargements intersgementaires – c’est-à-dire, ce qui est en rapport avec les rotations des genoux. En chiffres, les risques de blessures augmentent de 36 % pour la rotation interne, sur le synthétique par rapport au terrain hybride, et de 43% pour la rotation externe.

Ces données trouvent un écho dans une étude américaine de 2012 qui expliquait qu’entre 2000 et 2009, sur 2 680 matches de NFL (Foot US), 1 528 entorses du genou avaient été décelées. Et ces blessures étaient plus importantes (+ 22 %) sur le synthétique.

Benoît Dolé, responsable du secteur Ouest d’Envirosport, fournisseur du synthétique à Lorient, reconnaît que « les sensations sont complètement différentes, la façon d’appréhender le jeu, de défendre, d’attaquer aussi. Mais nous n’avons pas eu de ­retour du FC Lorient au niveau traumatologique.

Une autre étude a relève aussi un nombre de commotions cérébrales plus important sur les terrains en herbe, 12,4% contre 4,4%. Cela viendrait-il du jeu qui diffère d'une surface à une autre et donc d'un jeu plus aérien sur un terrain en herbe ?

On a également remarqué plus de douleurs lombaires chez les jeunes qui ont fait principalement leur formation sur des terrains synthétiques, explique le docteur Rochcongar, médecin du sport à Rennes

 

 

Chaussures et blessures: Bannir les chaussures à lamelles !!!

Les risques de blessures sont liés aux comportements de la traction et donc de l'interface chaussure/surface (l'accroche du pied sur la surface). Les surfaces qui offrent une bonne traction lors des arrêts et des changements de direction augmenteraient le risque d'entorse de la cheville par exemple.


EricG. Meyer & al (2010) ont réalisé une étude sur dix modèles de chaussures de football et sur les forces de résistance qu'elles génèrent lors d'appuis en rotation. Les auteurs ont mesurés les pics de force de résistance maximale en (Nm) et les forces sur les rotations (Nm/deg). Le risque de blessure grave augmentant proportionnellement aux forces de résistance.

Suite aux tests réalisés et en conformité aux études précédentes (F.Galbusera 2013), il en ressort que les surfaces synthétiques enregistrent des pics de résistances et des forces de rotations plus important par rapport aux surfaces naturelles. 
Pour ce qui est des chaussures, pas de différences significatives sur les forces de résistance hormis pour les chaussures dites pour terrain « stabilisé » qui limite les forces mais ne permettent pas d'avoir un appui suffisant pour être performant.

Par contre, il existe des différences significatives sur l'aspect force de rotation. Les résultats montrent que les chaussures à lamelles enregistrent des forces de rotation beaucoup plus importantes, donc beaucoup plus de risques d'avoir un appui avec un gros blocage.



 Sur un terrain de football, l'appui doit être suffisamment bon et solide pour ne pas glisser, sans qu'il y ait de blocage pour autant", explique Franck Le Gall (médecin du LOSC). "Or ce type de crampons provoque justement ce fameux blocage du pied. Ce n'est pas adapté. Pourquoi ? Parce que sur un appui, on est censé pivoter sur un amorti qui est rond (comme le crampon tarditionnel). La lamelle ne le permettant pas, ce n'est pas le pied qui tourne, c'est la jambe ..."

Sur l'herbe, le constat est moins alarmant. "L'arrêt du pied n'est pas aussi brusque", fait remarquer Jean-Marcel Ferret. "Sur une pelouse très grasse, les lamelles sont tout à fait efficaces", reconnaît Fabrice Bryant, ancien médecin du FC Nantes. "En revanche, sur terrain sec ou légèrement humide, c'est comme si vous mettiez des pneus lisses sur une route enneigée, mais avec la fausse impression de tenir ! Et là, c'est dangereux. Il y a une instabilité qui contraint de verrouiller davantage au niveau du bassin et donc de forcer sur les stabilisateurs, d'où les blessures aux adducteurs ..."


Les chaussures à crampons moulés sur toute la surface plantaire montre de meilleurs résultats pour ce test, avec une force de rotation limité.


Suite à tous ces résultats, même si toutes les chaussures de football sont autorisées sur les terrains synthétiques, cette étude nous permet de constater que plus les crampons sont nombreux et courts, plus les résistances de l'appui sont faibles. C'est pourquoi les risques de blessures aux genoux et aux chevilles sont atténués ou minimes lorsque le traumatisme se produit. En effet, un pic de résistance élevé combiné à un temps de glissement de l'appui proche de zéro nous donnera un rapport Résistance (Nm)/Degré élevé et donc un risque de blessure plus important avec des torsions extrêmes.

A l'inverse les lamelles sont les chaussures de football qui enregistrent les résistances les plus importantes durant les rotations, avec aussi des degrés de torsions de la cheville plus élevés, ces résultats concordent encore une fois avec l'étude de F.Galbusera (2013) qui trouve des résistances plus élevées avec ces chaussures.

 

Ce qu'il faut retenir

 Les terrains synthétiques sont appréciés par les joueurs amateurs (terrain en herbe de mauvaise qualité).


Des résultats prouvent clairement que les forces de résistance au sol et sur les rotations sont supérieures sur terrain synthétique (facteur de blessure).

Le type de chaussures (indépendamment des marques) influence également ces forces au sol. Il paraît ainsi important d'éviter les lamelles sur terrain synthétique.


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